D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de fumeurs a régulièrement baissé au cours de ces dernières années. Une bonne nouvelle sur le front sanitaire qui cache toutefois les efforts menés par l’industrie du tabac pour tenter de reconquérir les marchés perdus.
20 millions de fumeurs en moins
En 2020, 1,3 milliard de personnes consommaient du tabac dans le monde, soit 20 millions de moins que deux ans plus tôt, selon le rapport publié par l’institution onusienne en novembre dernier.
Un recul qui devrait se poursuivre dans les prochaines années, l’OMS tablant sur 1,27 milliard de consommateurs d’ici 2025. La proportion de fumeurs (avec l’augmentation en parallèle du nombre d’êtres humains) devrait tomber ainsi à environ 20 % de la population âgée de plus de 15 ans. Cette proportion était encore d’un tiers en 2000.
La baisse du nombre de morts à venir
Sur le plan du bilan humain, l’OMS estime que le nombre de morts liés au tabagisme devrait commencer à diminuer dans un futur proche.
« Nous voyons d’importants progrès dans de nombreux pays », a souligné Ruediger Krech, qui dirige le département promotion de la santé de l’OMS, estimant toutefois que « ce succès est fragile ».
Plus de 60 pays semblent sur le point d’atteindre l’objectif d’une réduction volontaire de la consommation de 30% entre 2010 et 2025. C’est presque deux fois plus qu’il y a deux ans.
La baisse est spectaculaire dans certains pays, notamment aux États-Unis où le taux de tabagisme a décliné de 1965 à 2006, de 42 % à 20,8 % chez les adultes, pour descendre à 14 % en 2018.
A l’échelle du monde, la prévalence de la consommation de tabac montre une grande fracture entre l’occident et l’orient. Alors que la consommation de tabac en Europe de l’Ouest et en Amérique dépasse rarement les 30 % de la population, ce chiffre augmente considérablement en Europe de l’Est, en Afrique du nord, en Inde et surtout en Asie du Sud-Est.
Au total, 36,7% des hommes et 7,8% des femmes dans le monde consommaient toujours du tabac l’année dernière. Un chiffre qui ne prend toutefois pas en compte la cigarette électronique.
La pression de l’industrie du tabac
La baisse est-elle pour autant inexorable ? Si le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, se félicite des chiffres encourageants, ce dernier adresse une mise en garde : « Il nous reste un long chemin à parcourir, et l’industrie du tabac va faire feu de tout bois pour défendre les bénéfices gigantesques qu’elle tire de la vente de son produit mortel ». Le tabac reste l’une des premières causes de mortalité évitables en France.
Article publié le 09/12/2021 sur Jim.fr