Baisse de l’activité de greffe pendant la pandémie en Europe : déjà plus de 48.000 années de vie perdues en 2020 !

La saturation du système hospitalier par les patients atteints de COVID-19 a des conséquences considérables sur de nombreuses spécialités médicales, comme l’activité de greffe d’organes solides. À cette indisponibilité du système de soins s’ajoutent les risques accrus d’infection pour les patients transplantés et donc immunodéprimés, amenant à ne maintenir que les transplantations urgentes quand cela est possible.

Une étude récemment publiée dans Lancet Public Health a évalué la baisse d’activité de greffe dans 22 pays, comprenant la plupart des pays européens, et représentant environ 70% de l’activité de greffe mondiale.

Une baisse de plus de 15% en 2020

Il ressort de cette étude que le nombre de transplantations d’organes solides réalisées lors de la première vague a chuté de 31 % par rapport à l’année précédente et de plus de 15% sur l’ensemble de l’année 2020. Cette baisse globale cache d’importantes variations selon les pays, certains ayant réussi à maintenir le rythme des procédures de transplantation tandis que d’autres ont eu une baisse de plus de 90%. Dans certaines régions, les transplantations de reins et de foies de donneurs vivants ont complètement cessé.

La transplantation rénale la plus impactée

La transplantation rénale a connu la plus forte réduction dans presque tous les pays en 2020 par rapport à 2019.

Globalement, ce sont les transplantations de donneurs vivants qui ont le plus diminué : -40% pour les reins et -33% pour le foie. Concernant les greffes à partir de donneurs décédés, la réduction des greffes de rein a été de 12 %, de foie de 9 %, de poumon de 17 % et de cœur de 5 %.

Une perte de plus de 48.000 années de vie en 2020

Des modélisations statistiques ont permis d’évaluer que la baisse du nombre de greffes observée en 2020 correspondait globalement à la perte de plus de 48.000 années de vie pour les patients.

Il paraît utile d’essayer de comprendre comment les différents pays et systèmes de santé ont répondu aux défis liés au Covid-19 afin d’améliorer la préparation aux pandémies pour maintenir en toute sécurité les programmes de transplantation.

Source : INSERM.

Article publié dans Univardis du 10 sept 2021